Ryan : Bonjour et bienvenue dans l'édition de mars de Robinson Roundup. Je m'appelle Ryan Hammett et je suis accompagné, comme toujours, de mon collègue Mat Leo. Nous nous penchons sur ce qui façonne les marchés mondiaux du transport en mars. Et Mat, eh bien, il y a encore beaucoup de pièces en mouvement.

Mat : Oui, c'est vrai, Ryan. Et les droits de douane continuent de faire la une des journaux. Plus précisément, l'impact des droits de douane américains sur le commerce mondial est au cœur des préoccupations des entreprises et des marchés de fret. Vous savez, avec les récentes pauses tarifaires, les rétablissements potentiels. Dans l'attente des enquêtes prévues pour le début du mois d'avril, il s'agit d'une situation dynamique.

En raison de la complexité et de l'évolution constante de la situation, nous n'allons pas essayer de couvrir tous les aspects des tarifs, mais nous voulons nous assurer que tout le monde sait que vous pouvez toujours trouver les dernières mises à jour sur notre page de conseils aux clients sur le site web de C.H Robinson, ainsi que sur LinkedIn, où bon nombre de nos dirigeants publient régulièrement des changements au fur et à mesure qu'ils se produisent.

Ryan : Ces deux points sont excellents. Commençons par l'Amérique du Nord, où la récente suspension des droits de douane pour le Canada et le Mexique sur les marchandises conformes à l'USMCA a suscité un regain d'intérêt notable de la part des chargeurs pour la qualification à l'USMCA.

Actuellement, le Canada et le Mexique font une pause dans les droits de douane sur les produits conformes à l'USMCA, tandis que tous les produits non conformes à l'USMCA sont soumis à des droits de douane de 10 % pour la potasse et l'énergie et de 25 % pour tous les autres produits. De nombreuses entreprises n'avaient pas encore envisagé de qualifier leurs produits dans le cadre de l'USMCA, mais avec ces nouveaux droits de douane de 25 % et 10 %, la qualification soudaine est devenue une étape cruciale à prendre en compte.

Mat : Et pour être clair, la qualification pour l'USMCA n'est pas aussi simple que de cocher une case. Elle nécessite des ressources et une expertise importantes. Chez C.H. Robinson, nous avons déjà constaté une augmentation des demandes, les chargeurs cherchant à éviter ces droits de douane. Les autres nouveaux droits de douane ayant un impact sur l'Amérique du Nord sont les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, qui sont entrés en vigueur le 12 mars et qui exercent une forte pression sur les coûts, en particulier pour les constructeurs automobiles et les industries connexes qui ont déjà réalisé d'importants investissements au Canada et au Mexique, ce qui a incité les dirigeants à passer des nuits blanches au cours du mois dernier.

Dans l'industrie automobile en particulier, nous avons observé une grande variété de réactions, allant de l'interruption des livraisons pendant plusieurs jours au début du mois de mars, dans l'espoir de trouver une solution, à la poursuite des livraisons selon le calendrier habituel, sans tenir compte des négociations et de la politique commerciales. Avec les pratiques d'inventaire à flux tendu de l'industrie automobile, la flexibilité est limitée, ce qui rend la planification essentielle, mais nécessite également un flux constant de marchandises pour maintenir la production.

Ryan : Oui. Par ailleurs, alors que l'actualité s'est concentrée sur les droits de douane nord-américains, des droits de douane de 20 % ont également été appliqués à toutes les importations en provenance de Chine. À cela s'ajoutent les droits de douane réciproques imposés par ces pays à l'encontre des produits américains, ainsi que les prochains rapports commerciaux prévus pour le début du mois d'avril, qui pourraient déclencher une nouvelle série d'annonces de droits de douane dans tous les secteurs d'activité. Ces changements incitent à prendre des mesures proactives. Les entreprises évaluent les risques, diversifient leurs fournisseurs et adaptent leurs stratégies d'inventaire. 

L'outil d'analyse du sourcing et les équipes d'ingénierie de la chaîne d'approvisionnement de C.H. Robinson sont devenus particulièrement précieux à cet égard, en offrant des perspectives comparatives sur les stratégies de sourcing pour naviguer dans ces eaux incertaines, ainsi que des capacités de modélisation pour évaluer les compromis. En ce qui concerne le fret, Mat, une tendance se dessine depuis un mois dans les deux grands modes de fret que sont le transport maritime et le transport de lots complets, et cette tendance se traduit par une baisse des prix au comptant. Voyons ce qui s'est passé sur ces deux marchés. Bien sûr.

Mat : Commençons par les tendances du marché du transport de lots complets. le marché spot américain a connu une baisse significative des taux pendant les vacances et les tempêtes hivernales de janvier et février et, à l'aube du deuxième trimestre, nous nous approchons de ce qui devrait être le plancher de 2025. Nous nous attendons à ce que les moyennes nationales se stabilisent à un niveau bas tout au long du début de la diminution de la capacité des transporteurs.

Ryan : Entre-temps, la pression sur les coûts reste forte pour les transporteurs. Les coûts d'exploitation ont augmenté de 25 % sur une période de trois ans. Dépassant largement l'inflation générale. Bien que nous estimions que l'inflation des coûts des transporteurs se ralentit, nos prévisions de taux spot sont influencées par le besoin des transporteurs de rattraper l'inflation cumulée de 25 % de ces dernières années. Cela poussera les transporteurs à maintenir des taux planchers plus élevés. Dans le même temps, nous continuons à voir des transporteurs quitter le marché. La demande de fret étant généralement faible à l'heure actuelle, une grande partie de l'augmentation attendue des prix du marché du transport de lots complets cette année sera influencée par des facteurs liés à l'offre.

Mat : Oui, et c'est vrai. Et cette dynamique que vous évoquez nous a conduits à revoir à la baisse nos prévisions de taux spot pour 2025. Mais la politique commerciale américaine étant très fluctuante en ce moment, nous surveillons en permanence ces négociations tarifaires et les indicateurs de la demande de fret au cours des prochaines semaines. Nous avons également constaté que la politique commerciale a créé des modèles de demande irréguliers en raison de l'incertitude, en particulier en ce qui concerne le fret transfrontalier entre le Canada et le Mexique et dans les jours qui ont précédé la mise en œuvre des droits de douane.

Des commandes de dernière minute sont également passées à l'étranger, ce qui perturbe l'équilibre prévu entre l'offre et la demande, entraînant un resserrement temporaire du marché et une augmentation des prix. Cette évolution a été rapidement suivie d'une baisse de la demande, puisque tout le monde avait déjà tout expédié, ce qui a rééquilibré le marché dans l'autre sens.

Pour les expéditeurs de marchandises transfrontalières, il est essentiel d'avoir une bonne communication et des plans réfléchis avec vos transporteurs contractuels afin de s'assurer qu'ils sont prêts à faire face à tout changement dans ces modèles de commande au moment où vous l'envisagez. Ils pourront ainsi donner la priorité à votre fret.

Ryan : Revenons à l'échelle mondiale et évoquons brièvement le transport maritime. Nous avons déjà mentionné dans cette vidéo que les alliances océaniques subissent des changements significatifs sur les trafics Est-Ouest, comme MSC qui se lance en solo et l'émergence de la Premier Alliance. Ces remaniements entraînent déjà une diminution de la fiabilité, un plus grand nombre de départs à vide et un allongement des temps de transit. Le mois de mars pourrait être particulièrement mouvementé dans le cadre de ces changements.

En outre, la congestion portuaire se poursuit, notamment à New York et dans les principaux ports de la côte ouest, en partie à cause des redéploiements de navires et des problèmes liés aux conteneurs vides. Les expéditeurs doivent s'attendre à des retards et à des perturbations continus, et ce simultanément. 

Mat : Nous constatons également une baisse des tarifs des conteneurs maritimes. L'utilisation des navires ne correspond pas aux attentes des transporteurs, ce qui entraîne une baisse des tarifs pour attirer davantage de réservations. Les réservations pour le mois de mars n'ont pas été aussi importantes, car les chargeurs ont pondéré leurs décisions concernant les augmentations tarifaires et ont semblé être pris par surprise lorsque les tarifs ont été mis en œuvre.

Nous surveillons actuellement les réservations pour le mois d'avril et pensons qu'elles pourraient augmenter légèrement, en particulier pour les expéditeurs qui ont maintenu leurs exportations en mars. Dans ce contexte, les transporteurs ont indiqué que des départs en blanc auront lieu fin mars et début avril afin d'équilibrer l'offre, et nous conseillons donc à tous de prendre connaissance des programmes de ces transporteurs.

Ryan : En guise de conclusion, récapitulons quelques points d'action essentiels. Évaluez votre exposition aux droits de douane, envisagez de diversifier vos fournisseurs, tirez parti des zones de commerce extérieur pour reporter les droits de douane et collaborez étroitement avec vos fournisseurs de services logistiques pour gérer efficacement vos stocks. En outre, il est essentiel de rester informé, notamment en raison de la rapidité avec laquelle les politiques commerciales évoluent. Utilisez les ressources de C.H. Robinson, telles que les outils analytiques, les webinaires, notre rapport mensuel et les consultations d'experts, pour garder une longueur d'avance sur les perturbations.

Mat : Merci Ryan, et merci à tous ceux qui nous ont rejoints. Et n'oubliez pas. C.H. Robinson va plus loin que n'importe qui d'autre, en vous offrant des perspectives globales sur la façon de gérer votre stratégie de transport complexe. Pour plus de détails et d'informations, consultez la section Ressources de notre site web.